La presse en parle…

Pour trouver David, il faut avoir l’œil ou être bien renseigné… Le nom du coiffeur ne s’affiche pas en grosses lettres, il se murmure le plus souvent de bouche-à-oreille.

Au détour de la Grande-Rue, à l’angle du passage de la Rampe, il se cache là, derrière une petite porte en bois. Situé au-dessus du magasin de chaussures Airina, son salon est un cocon.

Une parenthèse qui filtre l’effervescence extérieure. À L’Appart, ni vitrine, ni clients entassés dans un coin en attendant leur tour. Ici, c’est l’intimité qui prime, tout comme le bien-être du client et du coiffeur.

A L’Appart, il y a comme un air de boudoir

« C’est important de se sentir bien pour travailler. » C’est en faisant ce constat il y a neuf ans que David a quitté le salon de coiffure qu’il tenait à Bourganeuf. « C’était stressant, le téléphone sonnait tout le temps, les clients entraient comme dans un moulin », se souvient le quadragénaire.

« Je me suis dit soit j’arrête, soit je développe un concept qui me correspond plus. » Très vite, il songe alors à créer « quelque chose d’intimiste, un peu caché, où les clients viennent se faire coiffer uniquement sur rendez-vous ».

Au départ, « il n’y avait pas grand monde qui croyait à mon projet, les gens me disaient que ce type de salon ne fonctionnerait jamais en Creuse ». Mais David 😊, de nature ambitieuse, va au bout de son idée.

Cherchant un emplacement pour son nouveau salon, le coiffeur, qui a « horreur de la foule et des embouteillages », place son curseur sur Guéret. Sa compagne, qui tient le magasin Airina, lui a parlé d’un local situé juste au-dessus de sa boutique. Abritant auparavant les réserves d’Eram, le lieu de 60 m² s’avère idéal. Après quelques menus travaux, le coiffeur s’installe.

Baptisé « L’Appart », l’établissement de David Pereira porte bien son nom. En passant le seuil de la porte, rien n’indique à première vue que l’on se trouve dans un salon de coiffure. L’endroit est calme, débarrassé de la cacophonie des sèche-cheveux et des causettes.

Avec son beau parquet, ses assises en velours et ses lustres baroques, le lieu a des airs de boudoir. Aux fenêtres, des rideaux noirs tamisent la lumière et renforcent le sentiment d’intimité.

Reçus pour un tête à tête, les clients peuvent facilement avoir l’illusion d’être les invités de David. Et puisqu’aucun élément extérieur ne vient le perturber dans son travail, le coiffeur est entièrement à l’écoute des personnes qu’il coiffe. Une particularité qui amène beaucoup de timides dans son salon : seuls avec David, ils osent plus facilement « dire ce qu’ils veulent », ne sont pas gênés par le regard des autres. Ils n’ont pas le sentiment d’être « des bêtes de foire ».

Le fonctionnement de L’Appart est également rassurant sur le plan de la crise sanitaire : les clients ne se croisent pas et les zones de travail sont désinfectées entre chaque rendez-vous.

Pas de rendez-vous disponible avant au moins trois mois

Bien qu’il se fasse discret, David reçoit « tout le temps des nouveaux patients », comme il s’amuse à le dire. Victime de son succès, il faut généralement attendre trois mois avant d’avoir une place disponible. Les clients prennent quand ils ont conscience que « c’est un salon ici, pas une usine ! »

Respectueux des personnes qu’il coiffe, le quadragénaire l’est aussi des cheveux. « Je réalise tout type de prestation, de la coloration en passant par les coiffures de mariées. En revanche, je ne fais pas les permanentes et les défrisages, car ces techniques portent trop atteinte à la nature du cheveu. » Empathique et à l’écoute,

David est aussi créatif : « Pour être coiffeur, il faut avoir une petite graine d’artiste quelque part. » La sienne a germé en peinture et s’exprime sur plusieurs toiles qu’il a peintes et exposées aux murs de L’Appart. De quoi accorder encore un peu plus d’originalité à ce salon pas comme les autres.

Daphnée Autissier